Après une première visite en juin 2014, mi-avril 2018 une nouvelle fois en forêt de Taï, située au centre-ouest de la Côte d'Ivoire près de la frontière du Libéria. Comme d'habitude, beaucoup d'observations mais très peu de photos, tellement l'environnement de la forêt (en particulier primaire) ne s'y prête pas. Alors la plupart des photos seront prises en lisière, où la vue est dégagée, et où l'on peut avoir de la lumière.
L'espèce la plus impressionnante de ce Parc National est sans doute le Calao à casque jaune (ainsi que le Calao à casque noir - mais bon, je n'ai pas réussi à le shooter, alors on l'oubliera). Oiseau endémique rare, classé comme Vulnérable, il est encore assez facile à observer dans ce coin, en lisère de forêt en fin de journée. Toute la famille s'est présentée: (vieille visiblement) femelle, vieux mâle, jeune mâle (que l'on reconnaitra au casque non encore complètement formé) et juvénile. Des gueules incroyables, sorties tout droit d'un dessin animé, surtout pour la vieille femelle et le juvénile.
Facile à observer, mais cette fois le matin plutôt, le Touraco géant. Physique également dépassant l'entendement, mais dans un autre style, beaucoup plus "sapéro", "show-off" poussé à l'extrême.
A côté, le Touraco à gros bec fait pâle figure, malgré ses couleurs; tout est relatif
A part de ça, donc, pas grand chose en photos d'oiseaux. J'ose quand même présenter celle d'un Rougegorge de forêt, bien qu'elle soit d'une qualité très discutable. Oui, je la présente néanmoins, car l'espèce, pourtant relativement commune, s'observe en revanche rarement, et est très peu photographiée. C'est une toute petite bête (13cm du bec à la queue), plus petite encore que le Rougegorge familier d'Europe (14cm), et il faut avoir de vraiment bons yeux pour la repérer, d'autant plus dans l'obscurité du sous-bois d'une forêt primaire. Fort heureusement, le guide en avait, de vraiment bons yeux.
Le guide... Tant que j'y pense, c'est aussi grâce à lui que j'ai - enfin ! - pu observer un Picathartes de Guinée, réputé vulnérable comme le Calao à bec jaune. Après avoir accédé au coin ou se trouvait trois nids de Picathartes, faits d'une sorte de boue séchée comme le font les hirondelles, plaqués contre un énorme rocher, nous nous sommes postés contre un arbre à attendre la venue improbable d'un ou plusieurs oiseaux, alors que nous entendions des oisillons piailler dans l'un des nids.
Alors au bout d'un moment, nous avons bien entendu une espèce de "clac-clac !" derrière notre arbre; nous nous sommes retournés, et un oiseau, venu d'on ne sait, où s'est envolé pour se poser plus loin, caché, ne montrant que sa tête. Le guide a pris rapidement mon appareil et a pris une photo. Cela a duré sans doute trois secondes; nous l'avions vu, furtivement, mais nous l'avions vu.
Et pour terminer dans les mauvaises photos que l'on garde quand même, j'ose finalement présenter celle d'un Bulbul à barbe jaune, oiseau rare et peu souvent observé, lui aussi étant classé dans les espèces Vulnérables.